
ANDRE MANOUKIAN
L’Orient , mes grands-parents en furent chassés. Longtemps je fus allergique à ses excès, son sucre, sa passion.
Jusqu’aux retrouvailles, autour d’un piano : « – Pourriez-vous me jouer quelque chose d’arménien ? »
Une vague mélodie de ma grand-mère égrenée d’un doigt hésitant.. « – On dirait du Satie.. »
Et me voilà parcourant de nouveaux territoires sonores, armé de tambours sacrés Iraniens, d’un violoncelliste Turc, d’une chanteuse Syrienne, d’un duduk Arménien, de rythmes « Alaturka », repoussant les frontières mentales pour dessiner les contours d’un paradis perdu, entre Vienne et Samarkhande, à la recherche d’éclats de spleen, pour retrouver, le temps d’une soirée, l’âme de mes ancêtres.
ANDRE MANOUKIAN
Lundi 29 janvier 2018