La Salle

Un théâtre historique
ancré dans la modernité
et attaché aux musiques actuelles.

Ouvert en 1894, reconstruit en 1902 dans un style éclectique mêlant Napoléon III et architecture classique 1900, le Trianon a été conçu par l’architecte Joseph Cassien-Bernard, concepteur du Pont Alexandre-III et élève de Charles Garnier. Sa façade s’inspire du Grand Trianon à Versailles.

Erigé sous le nom de « Trianon-Théâtre », il demeure l’un des derniers théâtres à l’italienne du Montmartre festif et artistique de 1900. Il a été inscrit au registre des monuments historiques en 1982.

Le Trianon – L’entrée boulevard Rochechouart, la salle de bal, le théâtre et la scène

Rebaptisée au cours des modes et des circonstances, la salle de spectacle se nomma successivement Théâtre Victor-Hugo, Trianon Lyrique et enfin Le Trianon.

La célèbre Mistinguett s’y fit un nom avant de triompher au Cinéma Muet et dans des revues bien connues.

En 1894 le jardin de l’Elysée Montmartre est réquisitionné pour permettre la construction du nouveau café concert le « Trianon-Concert », premier nom de cette salle de spectacles, l’une des plus anciennes de Paris et un des haut- lieux de la vie des plaisirs à Montmartre au 19ème siècle.

Le Trianon en 1897

En 1897, Le Trianon et l’Élysée-Montmartre sont réaménagés par leur nouveau propriétaire: on sépare le bal du café-concert. Au Trianon, opérette, les tours de chants, les revues, autres poètes-chansonniers, et à l’Élysée-Montmartre, la danse et le patinage. Pour ce faire, l’architecte et décorateur Édouard Jean Niermans (1859- 1928) réutilise la charpente métallique récupérée du Pavillon de France édifié par Gustave Eiffel pour l’Exposition universelle de 1889.

Mais alors que la Belle Epoque battait son plein, un incendie détruisit le music-hall et une partie des dépendances de l’Elysée-Montmartre dans la nuit du 17 au 18 février 1900.

Le Jardin d’hiver, dernier vestige de la structure Eiffel de 1897

Le journal «Le Petit Bleu» fit une description du sinistre : «Trianon, le joyeux music-hall montmartrois a vécu. Hier encore, Frégoli, le protéiforme personnage, y attirait tout Paris. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un amas de cendres, un chaotique enchevêtrement de ferrailles tor- dues, demi-rompues. De la salle de théâtre, il ne reste que la place. Le jardin d’hiver est dévasté, tout y est détruit, à peine a-t-on pu sauver la carcasse de la grande salle des fêtes élevée l’année dernière dans le jardin. Le feu a jailli là où s’ébaudirent les provinciaux devant les jeux désopilants des artistes chorégraphiques : La Goulue, Grille d’Egoût, Valentin le désossé, qui, avant Trianon, vinrent à la même place, illustrer les lieux qui s’appelèrent alors Elysée-Montmartre.»

Albert Chauvin, le propriétaire, commande la reconstruction de l’établissement par Joseph Cassien-Bernard (architecte du Pont Alexandre- III et élève de Charles Garnier) et, le 18 décembre 1902, ouvre un élégant « théâtre à l’italienne » de 1 000 places, sous le nom de « Trianon-Théâtre ».

Le café-concert de Trianon, vers 1902.

Valse des noms au rythme des modes et de la destination du lieu. Il y eut successivement le “Théâtre Victor Hugo” (1903), un théâtre subventionné, qui accueillait des pièces classiques, le “Trianon Lyrique”, entre 1917 et 1920, puis “Le Trianon” tout court. En 1908, c’est une succursale de l’Opéra-Comique spécialisée dans l’opérette. 

Yvette Guilbert, 1895 – Henri de Toulouse-Lautrec

Picasso a fréquenté le site, et comme Toulouse Lautrec, il a tiré le portrait de nombreux habitués des lieux. 

En 1936, le Trianon se consacre entièrement au music-hall avec la célèbre Yvette Guilbert habituée du Trianon depuis ses débuts, et aussi sont à l’affiche des artistes très populaires à l’époque tels que Marie Dubas, Fréhel ou Pierre Dac.

Un peu avant la seconde guerre mondiale de 1939, le cinéma récupère cette magnifique et immense salle de 1000 places (deux niveaux de balcons, comme au Grand Rex) et devient le Cinéphone Rochechouart, un cinéma à temps plein où films hexagonaux et grands films hollywoodiens se côtoient sous les moulures 1900.

Changement imposé par l’histoire, les années de guerre et leur bouleversement démo- graphique : pénurie d’artistes, manque de musiciens, qui partent de Paris en nombre…, mobilisations, départs au front et au STO. Les projecteurs installés depuis 1939 tournent désormais à fond. La salle connait un grand succès.

Cela ne devait pas durer, mais après-guerre, le lieu reste dédié au cinéma : pas d’hésitation à avoir, l’offre de films américains est pléthorique, et c’est bien l’âge d’or des salles de cinéma de quartier. La couleur et le cinémascope attirent le public. C’est un des pôles d’une intense vie de quartier. On s’y rend en famille, certaines assidues : les ouvreuses attentionnées gardent les places des habitués. On assistait alors à un programme complet : après un documentaire de vingt minutes, projection d’un dessin animé, des actualités, ensuite venaient les attractions, chanteurs ou numéros de cabaret, fakirs et contorsionnistes, puis LE film !

Cinéma populaire que fréquenta Jacques Brel lors de son 1er séjour à Paris, au début des années 1950, alors qu’il logeait à l’hôtel Stevens à Pigalle et chantait aux Trois Baudets. L’auteur y écrivit plusieurs de ces textes à succès, installé dans l’une des loges à l’abri du froid. Brel composait dans une semi pénombre, car on avait conservé des années d’occupation l’habitude de garder une faible lumière dans la salle pendant les spectacles.

À quartier populaire, films populaires. Après la période de première exclusivité, les films d’aventure et de série B sont projetés dans les nombreuses salles du quartier, salles de deuxième exploitation, en plus du Louxor, le Palais Rochechouart, la Gaité Rochechouart, le Delta, le Montmartre Ciné, la Cigale, et plus loin, sur le boulevard de Clichy, le Ritz, le Lynx. 

En 1964 la mode des péplums (les Samsons) est suivie par celles des films de cape et d’épée, puis de 1966 à 1972 déferlent les western spaghetti.
Dans les années 1970, le Trianon se spécialise dans les films de karaté et de kung-fu, l’époque de Bruce Lee va durer une vingtaine d’années. 

Mais à partir de 1985 le cinéma traversa une crise très importante et vît peu à peu disparaître sa clientèle. Les salles dites «populaires» fermèrent les unes après les autres, les premiers touchés étant les exploitants indépendants. Le Trianon restera une des dernières grandes salles parisiennes de cette catégorie et devra à son tour fermer les portes à son public cinéphile en 1992. 

Néanmoins, le Trianon gardera un lien particulier avec le 5ème art. En 1983, le Ministre de la Culture Jack Lang y a inauguré le 1er festival Kung-Fu organisé par le journal Libération et en 1992, le Festival International du Film à Cannes y a fêté les 15 ans d’ «un certain regard». 

Quelques temps plus tard, d’autres spectacles verront le jour sur la scène du « Trianon », mais dans un autre registre. Le Trianon revient à sa première activité, le spectacle. 

Concert de Black Rebel Motorcycle Club, le 24 février 2014.

En 2010, il a été complètement restauré par Julien Labrousse et Abel Nahmias dans un souci de préservation du patrimoine et de sa patine originale. Il a ouvert avec une série d’artistes de premier plan tels que Rihanna, Vanessa Paradis, M, Stromae, Johnny Hallyday, Texas, ou encore Pharrell Williams.

Ils ont joué au Trianon

1894
Mistinguett
Un brin de comédie, une mimique unique, une voix gouailleuse et des pas de danse, Mistinguett sort vedette consacrée du Trianon.
2010
Rihanna
Rihanna en l'espace de 7 jours, aura parcouru 7 villes du monde pour sa mini-tournée évènementielle à l'occasion de la sortie de son 7ème album. Pour ce concert exceptionnel à Paris, Rihanna a choisi de faire escale au Trianon.
2014
Pharrell Williams
Alors que venait de sortir le fameux "Get Lucky", c'est au Trianon que Pharrel Williams est venu présenter son premier live en France. Un concert qui annonçait le succés mondial de sa collaboration avec les Daft Punk.
2010
Deftones
Et si on s’offrait la rage des Deftones dans un décor très XIXème au milieu d’une ambiance de feu ? Vœux exaucés au Trianon où l’on a pu savourer leur prestation d’anthologie entre fureur et classe absolue. Un de ces concerts où l’on repart avec un grand sourire bluffé et la sensation d’un instant qu’on n’est pas prêt d’oublier.
2013
Stromae
Le célèbre artiste belge Stromae a enflammé la scène du Trianon, offrant à son public un spectacle exceptionnel qui restera gravé dans les mémoires.
1897
La Goulue
La Goulue était une figure mythique du Paris de la Belle Époque. Initiatrice du fameux french cancan. Sa spécialité ? Le grand-écart et autres hauts levés de jambes.
2013
Johnny Hallyday
Alors que Johnny est en pleine tournée "Born Rocker Tour", le 15 décembre 2013, le Trianon a eu la chance de recevoir un concert exceptionnel en soutient à l'association 'La bonne étoile', dont Laetitia est la maraine.
2016
Ariana Grande
La star américaine, Ariana Grande a crée l’événement en se produisant sur la scène du Trianon à l’occasion d’un concert privé. Visiblement heureuse d’être là, Ariana n’a pas hésité à descendre dans la fosse pour chanter au plus près de ses fans. Selfies, mots doux et « Je t’aime Paris » ont conquis le coeur des gens présents dans la salle.
2013
- M - Matthieu Chedid
-M- a une fois de plus prouvé qu'il est un virtuose, qui a laissé un souvenir indélébile dans l'esprit de tous ceux qui ont eu la chance d'y assister.
2015
Texas
Trente ans de carrière, dix albums, une voix inimitable... Le groupe de Sharleen Spiteri a effectué son grand retour sur la scène du Trianon.