
FATHER JOHN MISTY
Parmi les sommets de Pure Comedy on retrouve le morceau titre ainsi que les exceptionnels « Leaving LA », « Total Entertainment Forever », « Ballad of the Dying Man », « When The God Of Love Returns There’ll Be Hell To Pay » et « Things It Would Have Been Helpful to K now Before The Revolution ». Depuis 2012, Tillman a émergé, de manière inattendue, comme une voix singulière (sinon indéniablement, euh, particulière). Que ce soit grâce à ses textes, qui dépassent systématiquement les oppositions présumées entre humour caustique et empathie, ou à ses performances scéniques, qu’on peut peut-être décrire le plus exactement comme étant « intimement folles furieuses », ou encore à la frontière horripilante sur laquelle il semble se situer, entre le rusé et l’imposture totale, sur internet et dans ses interviews, Father John Misty s’est ménagé un espace rare dans le paysage musical – celui d’une réelle énigme. Pure Comedy nous offre Tillman au sommet de ces pouvoirs : à la fois en tant que parolier et en tant qu’observateur culturel – parfois à la limite de la prescience. Les critiques tordues de Tillman, son humanité brute et son art, classique et délicatement retors, de l’écriture de chansons : tout est là en mesures égales et – pendant 75 minutes – il y en a vraiment des putains de tonnes. Avec sa candeur habituelle, et en des termes aussi providentiels qu’intemporels, l’album navigue entre les thèmes du progrès, de la technologie, de la célébrité, de l’environnement, de la politique, du vieillissement, des réseaux sociaux, de la nature humaine, des relations humaines et de son propre rôle dans tout ça.
Tillman a écrit la majorité de Pure Comedy tout au long de 2015, et a enregistré toutes les pistes de base et le chant live sur bande (en deux prises maximum chacune) aux United Studios (nouveau nom des légendaires Ocean Way Studios, les préférés de Frank Sinatra et des Beach Boys) à Los Angeles en mars 2016. Pure Comedy a été coproduit, cette fois encore, par Josh Tillman et Jonathan Wilson ; mixé par Tillman, Wilson et Trevor Spencer, et masterisé par Bob Ludwig aux Gateway Mastering Studios. L’ album bénéficie d’arrangements de cordes, de cuivres et de chœurs dus à l’iconoclaste musicien classique Gavin Bryars (Jesus Blood Never Failed Me Yet, Sinking Of The Titanic), avec des contributions additionnelles de Nico Muhly et de Thomas Bartlett.
Tillman et Grant James (« Funtimes in Babylon », « I Love You, Honeybear ») ont également coréalisé Pure Comedy : The Film. Pure Comedy est un documentaire, filmé dans un noir et blanc au rendu magnifique, de l’enregistrement live, ainsi qu’un regard surréaliste sur le processus d’écriture de Tillman. Une équipe de six personnes, avec des grues dans les studios, a capturé chaque momentde l’enregistrement, offrant au spectateur une écoute intime des prises réelles de l’album, comme l’unique performance, à deux heures du matin, d’un « Leaving LA » de 13 minutes. On y retrouve aussi le seul enregistrement connu de la ballade d’amour de Tillman pour son ingénieur du son Trevor Spencer.