ALEX CAMERON

Alex Cameron réécrit les règles de l’intimité. Que ce soit en tant que photographe, compositeur ou musicien, le natif de Sydney pointe du doigt des vérités déterminantes et les mêle à des fictions narratives singulières. Il entre et sort de l’esprit de méchants et des personnes à contre temps de la société contemporaine. Ses débuts avec Jumping the Shark ont par exemple offert un cheminement discret dans les thèmes du statut de parent bon à rien, de showman en échec, le tout guidé par son synthétiseur.

En 2017 c’est Forced Witness qui sort, produit par Jonathan Rado et où il collabore notamment avec Brandon Flowers de The Killers. Luxueux, scintillant, suintant d’une pop qui résonne années 80, synthétiseur et saxophones en-veux-tu-en-voilà, cet album met à mal cette masculinité toxique inévitable que l’on trouve autant dans les recoins d’internet que dans les pubs, et le sentiment de ne pouvoir s’en détourner. Un album où l’on sent déjà que par son oeuvre, Cameron habite le mal et les ténèbres, il peut visiter ce monde, et c’est là qu’il nous rend son témoignage sur ce qu’il y perçoit. Sa solution au désordre étant dans sa musique son côté sérieux dansant et dangereux, et des portraits vifs et précis de la vision du monde des marginaux et des inadaptés. Au fond, dans ses thèmes chaotiques où l’on ne peut pas détourner le regard, Cameron nous offre un compte rendu pur de ce qu’il voit.

Connu pour ses concerts brûlant et plein d’émotions, grâce à la fois à ses mouvements de danse et également son travail avec son ami et saxophoniste Roy Molloy. Cameron & associés ont en effet passé la majeure partie des dernières années à tourner dans le monde entier, autant en tête d’affiche qu’en première partie de The Killers, gagnant de l’expérience petit à petit et construisant autour d’eux une communauté de fan très attachée.

ALEX CAMERON
Mercredi 02 octobre 2019